Entre 1992 et 2010 – inclus –, Sonia Alland a consacré une partie de ses étés, à raison d’une séance de deux à trois heures par quinzaine, quand ce nous était possible, à venir discuter de ses traductions en anglais américain de mon travail. (…)
Au commencement de notre aventure – dont nous n’imaginions, ni l‘une ni l’autre je crois, qu’elle allait perdurer si longtemps –, il y avait plus de vingt ans qu’elle possédait une résidence dans ce qui était devenu notre village, et elle secondait depuis déjà quelques étés son époux, l’anthropologue Alexandre Alland jr, dans ses recherches sur le Larzac. Sa sensibilité aux différents niveaux de langue, à leur subtilité, est aiguisée (…).
Si en dépit de mes intrinsèques déficiences et de ses embarras de débutante, nous avons pu, d’entrée, travailler aussi fructueusement ensemble, c’est que cette collaboration s’était scellée sur une longue complicité, acquise dans la pratique du piano à quatre mains, consistant, à la demande de Sonia, pour l’essentiel, en déchiffrage, gymnastique mentale et physique exigeante, s’il en est, et périlleuse – je lui servais volontiers de force d’appoint, un tantinet aléatoire cependant, laborieuse mais assidue (…) –, d’où notre commune aptitude à rire de nos erreurs, de nos maladresses, mais aussi à persévérer dans le défi, et, de manière annexe, à respirer de concert, à nous comprendre à demi-mot ( …).
Un moment, j’ai redouté que l’exercice d’élucidation de ma syntaxe – ou rhétorique, ou style, comme on voudra – auquel je m’adonnais pour la gouverne de Sonia, ne risquât de me paralyser, ou me rendît retorse, ou me privât du plaisir de défricher, à l’aveuglette, mes terres inconnues. Il n’en a rien été.(…)
(… ) ayant rencontré les mêmes difficultés à placer ses traductions que moi les originaux, toutes ces années, Sonia a oscillé entre pugnacité et découragement : la brièveté de mes textes, leur excessive, justifiait-on, concision nuisaient au confort d’une lecture états-uniènes, ou anglo-saxonne, ne valaient pas l’honneur d’un volume consacré, pouvaient, à la rigueur, figurer au sommaire d’une revue, comme il en existe, de grande qualité, le plus souvent dans les allées des universités, assertion plus ou moins hasardeuse mais qui relançait son ardeur – parfois récompensée – à dénicher « la perle rare » .(…)
Tout ce qui, dans mon travail édité, retenait Sonia a été traité (à défaut, donc, de publié, restent en souffrance, dans les mémoires de nos ordinateurs : Marine, in extenso, Someone, Sometime, Somewhere, « clichés » Domens 1996, Monodies in extenso, Melancoly of an Amazon « Mélancolies d’une Amazone » Domens, 2004). (…)
Traduite (à l’épreuve de la traduction), automne 2012, inédit.
En volume
En revue
Camille par Sonia Alland in Metamorphoses, Volume 27 Issue 1, 2019, Northampton, Massachusetts
The Hermitage, (extraits) par Sonia Alland, in The Dirty Goat, n° 6, Austin, Texas, 1994
A day of a week, par Sonia Alland ( « commentaires sur la première phrase », inédit, suivi de Sexte tiré des Heures,
éditions Domens,1995) in Connect N°3, Corpus, New York, 2001
The Fleeting Shadow of Gilded Swan, (l’ombre fugitive du merle blanc in Monodies,edition augmentée ;
Domens, 2006), par Sonia Alland , in Connecticut Review, spring 2004, volume XXVI N° 1
Marine (an extract) par Sonia Alland in Quarter after eight, Volume 10, 2004, Ohio University, Athens (Ohio)
Book of Hours ( Heures, in extenso) , par Sonia Alland in « D.G. The Dirty Goat, n° 19, Austin, Texas, 2008
Glances (Lueurs) ( Lueurs, suivies de Monodies, Domens, 2006) par Sonia Alland, in Metamorphoses,
Volume 16, Issue 2, 2008, Northampton, Massachusetts
Traductions intégrales de Sonia Alland, non publiées
• Monodies ‘( The Island, The Fleeting Shadow of Gilded Swan, In Desolation, Turbulence, November),
• Marine
• Someone, Sometime, Somewhere ( Clichés, Domens 1998)
MARIE BRONSARD lives and works in a village in southern France. Since 1986 she has published a combination of narratives and collections of shorter pieces, mostly prose, but including some poetry. She has also appeared in various literary reviews and often does public readings of her work. Her first narratives, L'ermitage, and L'alliance, were published in in 1986 and in 1988. In Memoriam Cassiopée, a journal, and a collection of short stories, Monodies, appeared in 1992. A theatrical adaptation of L'ermitage, with Ms. Bronsard's collaboration, was produced at the Avignon Theater Festival in 1994. A volume of short stories, Heures, was published in 1995 and the narrative, Marine, in 1996. Another narrative, Clichés, appeared in 1998 and La Légende was published in 1999. In 2002, Une traversée slave du siècle, Ms. Bronsard's life story of a World War II Russian emigrée, was published and in the spring of 2004 the author's memoir, Mélancolies d'une amazone, was produced. In the fall of 2006, another edition of Monodies augmented by Lueurs, a selection of Ms. Bronsard's short pieces of prose and poetry, was published. In 2016, Ms. Bronsard published Chronique des automnes enfouis, a sequel to La Légende